2003
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Catherine Clémens-Denys, « Les projets de réforme de la police à Bruxelles à la fin du XVIIIe siècle », Mélanges de l'école française de Rome, ID : 10.3406/mefr.2003.10066
Dans les années 1782-1786, la police de la ville de Bruxelles a fait l’objet d’une série de tentatives de réforme qui permettent d’entrer dans les conceptions policières opposées des responsables. Les débats mettent en jeu de nombreux acteurs : le gouvernement au service de l’empereur Joseph II, les échevins du Magistrat, l’amman responsable de la police, le drossard de Brabant chargé de la maréchaussée et le major des Gardes bourgeoises. De février 1782 à avril 1783, le gouvernement manoeuvre habilement et réussit à convaincre le magistrat de la nécessité d’une professionalisation et d’une augmentation de la police bruxelloise, mais il recule face à l’engagement financier. Le drossard, l’amman et le magistrat proposent alors à leur tour des projets également rejetés à cause de leur coût. Finalement, en octobre 1783, la réforme adoptée entérine une police nocturne bien peu différente des usages policiers traditionnels. Mais la création en août 1784 d’une modeste police de jour relance la réforme progressive des gardes nocturnes. Enfin, les réformes de 1787 et la révolte qu’elles entraînent coupent court à toute innovation policière. Au-delà de la banalité du discours sur l’insuffisance de la police et la montée des périls sociaux, ces réformes se déroulent dans un arrière-plan de démilitarisation de la ville de Bruxelles et c’est sans doute la nécessité de remplacer un service policier effectué jusque-là par les militaires qui constitue le motif principal de ces remises en cause.