2002
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Alain Hénaff et al., « Le recul des falaises crayeuses du Pays de Caux : détermination des processus d'érosion et quantification des rythmes d'évolution / Retreat of chalk cliffs in the Pays de Caux: processes and rates », Géomorphologie : relief, processus, environnement, ID : 10.3406/morfo.2002.1132
L'érosion des côtes à falaises est souvent exprimée par le biais des vitesses de recul du rivage. Ces taux de retrait donnent une bonne appréciation de leur érosion, mais ils masquent une partie du problème, c'est-à-dire les processus par lesquels les falaises sont érodées. Une étude diachronique des évolutions d'une partie de la côte crayeuse du Pays de Caux (Normandie, France) basée sur la comparaison des plans cadastraux et de photographies aériennes, ainsi que sur une approche naturaliste associée à des mesures de terrain, a permis de mesurer les vitesses de retrait de ces falaises et d'identifier chacun des processus d'érosion qui les affectent. Les modalités des évolutions de ce rivage à falaises peuvent alors être proposées en y incluant les impacts récents des activités anthropiques. Les processus marins interviennent essentiellement dans la mobilisation des sédiments littoraux et dans l'évacuation des accumulations des produits de l'érosion subaérienne ; l'érosion des falaises est principalement dominée par les processus subaériens qui déterminent les mouvements de masse volumineux dont les débris recouvrent la plate-forme littorale au pied des falaises. Comme ces accumulations massives persistent durant plusieurs décennies, elles réduisent l'alimentation des accumulations littorales de galets en aval de la dérive et elles favorisent l'attaque du pied des falaises adjacentes par les vagues. L'intensification des activités humaines sur le rivage par le biais de la construction de jetées et d'épis perpendiculaires au trait de côte ainsi que les extractions des galets de silex qui ont réduit l'alimentation naturelle des cordons de galets ont renforcé la fragilisation des falaises. De ce fait, les vitesses de retrait des falaises et le nombre moyen de mouvements de masse annuels ont été doublés au cours de la seconde moitié du siècle dernier.