2010
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Suzanne Frey-Kupper et al., « Les imitations pseudo-Ebusus/Massalia en Italie centrale : typologie et structure, présence dans les collections et dans les trouvailles de France », Revue Numismatique, ID : 10.3406/numi.2010.2932
Les monnaies que nous appelons «pseudo-ébusitaines / massaliètes» utilisent des types monétaires imitant des frappes d’Ébusus et de Marseille, en combinaison avec des types de la République romaine et d’autres encore. Leur production est localisée en Campanie, très probablement à Pompéi. Connu depuis une dizaine d’années seulement, ce monnayage a pu être isolé grâce aux trouvailles monétaires de Pompéi, recueillies sous l’horizon de destruction de 79 ap. J.-C. Nous identifions les prototypes d’Ébusus et de Marseille et, pour la première fois, de Rome et nous distinguons comme modèles potentiels des types en provenance d’autres ateliers d’Italie. Le nombre connu de types imitatifs et de combinaisons entre eux ne cesse de croître. Initiée probablement dans la première décennie du Ier siècle av. J.-C., leur production atteint son apogée vers la fin des années 90, voire le début des années 80 av. J.-C. Une particularité technique de ce monnayage est l’utilisation souvent libre des coins tant dans la position inférieure que dans celle supérieure, si bien que le concept d’ «avers» et de «revers» n’est pas applicable, ce qui nous amène à proposer et employer une méthode permettant de décrire et d’analyser ce type de matériel. Enfin, nous abordons la question de savoir si, à l’époque antique, les pièces pseudo-ébusitaines / massaliètes sont arrivées en Gaule. Leur absence parmi les nombreuses découvertes du Sud de la France répertoriées par M. Py est confirmée par leur rareté extrême dans les collections de France où, à l’exception d’une pièce découverte à Glanum, elles sont très probablement arrivées par les voyageurs du Grand Tour. Les recherches futures permettront d’interpréter ce phénomène et de dire s’il est à imputer à de faibles échanges commerciaux entre la Gaule méridionale et Pompéi, ou alors, si d’autres explications sont à envisager.