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Jean-Paul Fitoussi, « Allégements des charges sur les bas salaires », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.2000.1604
On s'aperçoit, en passant en revue différents modèles théoriques, que les économistes de tout bord sont d'accord pour reconnaître l'utilité des aides à l'embauche. Dans un pays où les rémunérations les plus basses sont néanmoins relativement élevées, les aides à l'embauche ont pour effet d'abaisser le coût de la main-d 'œuvre pour les entreprises. Dans les pays où les rémunérations les plus basses sont faibles, les aides à l'embauche peuvent élever le salaire net réel des travailleurs. Dans les deux cas, on peut en attendre un effet positif sur l'emploi. En général, en permettant au système de prix de jouer son rôle sur le plan de la répartition, tout en poursuivant des objectifs de redistribution avec le système fiscal, on élève le niveau de bien-être. C'est pourquoi on peut s'étonner que ce type de mesure n 'ait pas été mis en œuvre à grande échelle dans tous les pays confrontés à des problèmes d'emploi. Sans doute faut-il en chercher la raison notamment dans un problème de transition : il y a un moment où les contribuables doivent financer à la fois l'ancien système (l'indemnisation du chômage) et le nouveau système (les aides à l'embauche), avant que celui-ci ait un effet notable sur le chômage. Les données empiriques tendent à montrer que la réduction des charges sociales ne permet pas de résoudre le problème d'emploi ni le problème de la répartition mais permet d'espérer des progrès, à long terme, sur ces deux plans.