2000
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Eric Heyer et al., « 35 heures : réduction réduite », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.2000.1605
Depuis le 1er février 2000, la durée légale du travail est fixée, en France, à 35 heures par semaine (au lieu de 39 heures) pour l'ensemble des entreprises du secteur privé déplus de 20 salariés. Dans ce travail, nous menons, sur la base des faits existants, un scénario prospectif d'application des 35 heures en France et une analyse prospective des impacts macroéconomiques, en particulier de l'impact sur l'emploi et le chômage : dans l'hypothèse où l'ensemble des salariés seront, à terme, couverts par un accord 35 heures, l'impact final sur l'emploi serait d'environ 480 000. Nous comparons ensuite les 35 heures à une mesure de baisse de charges afin de pouvoir séparer dans « la mesure 35 heures » ce qui est dû à la réduction de la durée du travail et ce qui est attribuable à la simple baisse de charges. A cert égard, il ressort de nos simulations que l'effet sur l'emploi est près de deux fois moins élevé lorsque l'allégement de charges n'est assorti d'aucune condition en matière de réduction de la durée du travail. Enfin, nous rappelons les éléments du débat théorique et concluons que la pertinence des 35 heures est liée au diagnostic que l'on porte sur le chômage français et en particulier sur l'importance de sa composante structurelle.