2006
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Paola Calanca, « L'aménagement du territoire et la notion de frontière à l'époque ancienne », Extrême-Orient, Extrême-Occident, ID : 10.3406/oroc.2006.1224
Les textes anciens établissent un lien étroit entre les fondements archaïques de l'ordre social et l'établissement de bornes, de bordures et de limites destinées à marquer et à dessiner les contours de l'espace social organisé et soumis à une même autorité. Cet article s'attache à rappeler l'importance de la notion de frontière dans la tradition politique chinoise à l'époque ancienne, dont la terminologie se retrouve déjà dans les inscriptions oraculaires des Shang et sur les bronzes des Zhou de l'Ouest. Les unités territoriales anciennes sont organisées autour de deux dispositifs : l'autel du sol au centre et les frontières à l'extrémité du territoire. L'autel du sol d'une localité est l'emblème d'une relation horizontale qui relie la communauté au grand carré des neuf provinces et d'un rapport vertical qui la place sous l'autorité de l'État, illustré par le talisman de Taiyi trouvé à Mawangdui. Quant au territoire de l'empire unifié, ses limites étaient vraisemblablement marquées par des signes visibles, même sur sa frontière méridionale qui ne nécessitait pas un dispositif aussi important que celui édifié au Nord.