La question des sources dans le Jihâd d'Al-Hajj Umar

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1985

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David M. Robinson, « La question des sources dans le Jihâd d'Al-Hajj Umar », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1985.2492


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Résumé En Fr

This article establishes a basis for understanding and analyzing the sources available for the study of the holy war of Umar Tal in West Africa in the middle of the 19th century. Instead of the conventional division between oral, Arabie and archival documents, one should divide the materials according to commitment : internal sources, external sources often hostile to the movement, and mixed materials. Within each category one should then proceed to the standard historical criticism of a document : what is the original source, the chain of transmission, and the circumstances of recording. This method should apply to French archives, where a post commander often stood at the end of a distorted chain of transmission, as well as to oral accounts. The most important internal sources for the Umarian movement are the chronicles composed in the late 19th century by disciples in the capitals of Bandiagara, Segu, Nioro et Dingiray. By carefully evaluating the texts one can establish the authors, cricumstances of composition and vested interests, and thereby establish a firm base for reconstruction of the holy war. For the external sources, the historian must combine judiciously the French archivai materials, which are abundant for the middle period of the Umarian campaigns (1854-9) and have excellent chronological value, the rich oral traditions of Segu and Khasso, and the Arabie documents written in Masina and Timbuktu.

Cet article établit un moyen de concevoir et d'analyser les sources disponibles pour l'étude de la guerre sainte d'Umar Tal en Afrique occidentale au milieu du 19e siècle. Au lieu de diviser les témoignages entre sources orales, sources arabes et documents archivistiques français, les éléments sont classés selon l'engagement, entre sources internes, sources externes qui sont souvent hostiles au mouvement umarien, et sources mixtes. A l'intérieur de chaque catégorie, il faut procéder à l'analyse habituellement appliquée à une source historique. On essaie d'établir le témoignage originel, l'étape de transmission et le moment d'enregistrement, que ce soit pour une tradition orale ou un rapport de poste français. Les sources internes privilégiées pour le mouvement umarien sont les chroniques rédigées dans la deuxième moitié du 19e siècle par des disciples dans les capitales de Bandiagara, Segu, Nioro et Dingiray. Par une critique des textes on peut établir l'auteur, les circonstances de rédaction et les intérêts en jeu, et ainsi se servir de ces textes pour reconstruire l'histoire du mouvement. Parmi les sources externes, il faut plutôt faire un usage judicieux des documents français, qui sont abondants pour la période centrale (1854-1859) de la guerre sainte et qui ont une valeur chronologique certaine, des riches traditions orales de Segu et du Khasso, et des documents arabes du Masina et Timbuktu.

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