1996
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Joseph Inikori, « Measuring the unmeasured hazards of the Atlantic slave trade : documents relating to the British trade », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1996.3457
En se fondant sur des matériaux primaires, cet article examine les aléas auxquels les commerçants de la traite ont été confrontés. Les risques sont les attaques ennemies contre les navires marchands en temps de guerre, les révoltes d'esclaves transportés, les attaques par les populations africaines côtières et les naufrages causés par les éléments naturels. Les données concernant 1053 navires perdus entre 1689 et 1807 révèlent que 64,5 % furent capturés par des ennemis en temps de guerre, 17,9 % firent naufrage en pleine mer et 17,7 % furent perdus à la suite de mutineries d'esclaves, d'attaques par les côtiers ou des naufrages sur les côtes d'Afrique. La documentation suggère un degré d'hostilité des Africains du littoral qui jusqu'ici n'était pas apparu dans la littérature sur le sujet. Cette hostilité soulève des interrogations sur l'attitude des côtiers, qui n'étaient pas impliqués dans la traite ou le gouvernement, vis-à-vis du trafic et des mauvais traitements infligés à leur prochain. Cet article invite à un examen plus approfondi de cet aspect en même temps qu'il émet l'hypothèse que les populations de la côte africaine étaient hostiles à la traite. L'analyse comparée des données indique que les registres des bilans de navigation que nous utilisons peuvent sous-estimer d'au moins 16 % le volume du commerce britannique. Par conséquent, il est nécessaire de réviser, à la hausse, les estimations du trafic britannique des esclaves.