2005
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Christiane Terrier, « Églises et État en Nouvelle-Calédonie de 1853 à 1914 ou les raisons d'une séparation inachevée », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.2005.4162
En 1901, le budget des cultes, en régression rapide depuis l'arrivée du gouverneur Feillet est supprimé, anticipant de quatre années ce qu'aurait pu être la séparation de l'Église et de l'État dans cette colonie. La virulence et l'ancienneté de l'anticléricalisme caractérisent l'histoire calédonienne du XIXe siècle. Conflits personnels et d'intérêts ou incompatibilité fondamentale entre une ecclésiologie de proximité s'adressant principalement aux Kanak et colonisation de peuplement constituent l'interrogation principale de notre étude. La compréhension des origines de ce phénomène rend indispensable tant l'évocation des relations entre administration coloniale, confessions et écoles depuis la prise de possession en 1853 que les raisons qui les ont progressivement conduites de la complémentarité au conflit. Les gouvernements de Paul Feillet et de son successeur Picanon de 1894 à 1905 marquent l'apogée du conflit entre l'Église catholique et l'État en Nouvelle-Calédonie. Puis la période qui précède la Première guerre mondiale se traduit par un apaisement progressif des relations et la non application de la loi de Séparation.