Naaba Saaga II et Kougri, rois de Ouagadougou : un père et son fils dans la tourmente coloniale puis postcoloniale (1942-1982)

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2011

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Benoît Beucher, « Naaba Saaga II et Kougri, rois de Ouagadougou : un père et son fils dans la tourmente coloniale puis postcoloniale (1942-1982) », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.2011.4537


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Résumé Fr

Benoît K. BEUCHER : Les souverains moosé Naaba Sagha II et Kugri : un père et son fils dans la tourmente de la colonisation puis de l'indépendance (1942-1982). Naaba Sagha II (1942-1957) et Kugri (1957-1983) sont tous deux les héritiers d'une longue dynastie de souverains régnant, depuis le XVIe siècle, sur le royaume de Ouagadougou, la partie centrale du Burkina Faso actuel. Leurs points communs ne s'arrêtent pas là. En effet, le père comme le fils, sont tous deux liés au sort de la France depuis que la métropole s'est attachée le service des souverains à l'occasion de la signature du traité de protectorat sur le « Mossi » en 1897. Ces deux rois, formés à l'école « du Blanc », ont la tâche de réussir ce jeu d'équilibre entre les intérêts propres à un royaume sans frontière dont ils ont traditionnellement la charge, et ceux de la puissance coloniale, puis, à partir de l'indépendance acquise en 1960, des élites africaines « occidentalisées », en leur qualité de précieux auxiliaires de l'administration. Toute l'histoire des relations entre ces rois et les nouvelles élites qui leur délèguent une parcelle de leur autorité, pourrait se résumer en une dialectique d'accompagnement ou d'opposition à l'égard du vent du changement que celles-ci font souffler sur la Haute- Volta. Attirance ou répulsion vis-à-vis de la métropole ou des élites que celle-ci a façonnées, divergence ou convergence des points de vue et des projets, sont intimement liés au tempérament ainsi qu'au sens politique d'un père et d'un fils qui ne partagent pas la même vision de l'avenir. C'est qu'au-delà de ce qui les rassemble, Naaba Sagha II et Kugri - qui n'a pas été élevé à la Cour en vertu de la coutume - n'ont pas le même caractère : si l'un est diplomate et réfléchi, l'autre semble plus impulsif et fougueux. Ils n'appartiennent pas davantage à la même génération, entendons par là que Naaba Sagha II a connu les derniers temps où le souverain était l'unique intermédiaire entre le « roi de la brousse » - l'administrateur colonial - et ses sujets. C'est également lui qui a su préparer son royaume à entrer dans l'ère nouvelle des élections à partir de 1945. Naaba Kugri, quant à lui, est intronisé au moment même où son pays s'apprête à gagner son indépendance, et ne parvient pas à trouver sa place dans le nouvel ordre politique ; la tentative de coup d'Etat dont il est à l'origine en 1958 en est la preuve flagrante, tout comme les difficiles relations entretenues avec les chefs d'État voltaïques qui se sont succédés jusqu'à son décès survenu en 1983. De ces différences d'approche se trouve conditionnée la transmission d'un État d'inspiration française, et plus largement le choix de ce qui doit être conservé ou oublié de la domination coloniale afin de préparer l'entrée du pays dans le XXIe siècle.

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