2018
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François Raymond Valla, « Sedentism, the “point of non return”, and the Natufian issue. An historical perspective », Paléorient, ID : 10.3406/paleo.2018.5783
L’article décrit comment la notion de sédentarité s’est imposée progressivement dans les études natoufiennes. Dès son individualisation en 1932 par Dorothy Garrod, le Natoufien est apparu comme un paradoxe à cause de l’association de microlithes traditionnellement associés à des chasseurs-cueilleurs mobiles et de lames de faucilles qui suggéraient des champs semés et surveillés par des sédentaires en possession de céréales domestiques. Plus tard, la découverte par Jean Perrot à Ain Mallaha de constructions impressionnantes, groupées, associées à des greniers et à des sépultures, dans un contexte où la faune était entièrement sauvage et où les végétaux n’étaient pas conservés, a conduit à la notion de chasseurs-cueilleurs sédentaires en opposition au point de vue traditionnel pour qui la sédentarité était la conséquence de la domestication. Les chercheurs se sont ensuite efforcés d’intégrer cette nouvelle donne dans la théorie de la néolithisation de sorte que la sédentarité est devenue un enjeu central des études natoufiennes et que les modalités de l’occupation des sites ont été régulièrement discutées. Un rapide bilan de ces discussions s’efforce de prendre du recul par rapport à l’état des lieux. On insiste sur les difficultés rencontrées par les tentatives d’élucider les modalités de l’occupation des sites au Natoufien et sur le besoin d’examens scrupuleux dans chaque cas particulier. De plus, les origines des différents cheminements qui ont conduits à la domestication des plantes et des animaux sont encore obscures de sorte que, si l’opinion de J. Perrot semble globalement exacte, beaucoup de travail sera encore nécessaire avant qu’on comprenne comment la sédentarité est impliquée dans le processus de néolithisation.