2002
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Josette Fournier, « Le XVIIe siècle dans l'histoire de la matière selon Chevreul », Revue d'Histoire de la Pharmacie, ID : 10.3406/pharm.2002.5322
George Sarton, d'une part, et Hélène Metzger, de l'autre, reconnaissent à Chevreul d'incontestables compétences d'historien de la chimie. Contrairement à beaucoup de chimistes venus après lui, Chevreul ne fait pas commencer la chimie à Lavoisier, rejetant ses prédécesseurs « dans un passé fort éloigné et pour ainsi dire insondable ». Nous fondant sur ces témoignages et analyses, nous avons examiné les écrits de Chevreul relatifs à l'histoire de la matière dans le Journal des Savants, les Comptes rendus et les Mémoires de l'Académie des sciences, ainsi que ses ouvrages (Histoire des connaissances chimiques, De la méthode a posteriori expérimentale). Établissant de remarquables tableaux synthétiques, Chevreul s'efforce de dégager les avancées de la chimie au XVIIe siècle. À travers les travaux de Van Helmont, Glauber, Robert Boyle, Kunckel, puis Becker et Stahl, enfin Boerhaave, Marot, Barchusen, Juncker, Swedenborg, Jean Rey, Mayow et Haies, il distingue et justifie l'existence, dans ce siècle, de trois périodes, la dernière s'achevant avec Lavoisier. Nous noterons que Chevreul situe Lavoisier, comme Hélène Metzger, à la fin d'une évolution plutôt qu'à l'ouverture d'une nouvelle chimie. Plus philosophe qu'historien, Chevreul évite l'anecdote sans cependant s'éloigner de la consultation des documents originaux, pour suivre son propos « de faire connaître l'esprit des sciences et la succession des idées qu'elles ont propagées ».