2004
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Frederik Cooper, « Grandeur, décadence... et nouvelle grandeur des études coloniales depuis les années 1950 », Politix. Revue des sciences sociales du politique, ID : 10.3406/polix.2004.1015
Grandeur, décadence... et nouvelle grandeur des études coloniales depuis le début des années 1950 Frederick Cooper Paradoxalement, dans la décennie qui suivit la publication de l'article à la fois brillant et pénétrant de Georges Balandier sur la « situation coloniale » en 1951, dans une période où les questions coloniales étaient vivement débattues, les chercheurs en sciences sociales se sont consacrés moins à l'étude du colonialisme qu'à celle des luttes anticoloniales et des possibilités ouvertes par la décolonisation - à savoir la modernisation, l'urbanisation et l'industrialisation. Or, dans les années 1980, à un moment où le colonialisme avait disparu de l'univers des possibles politiques, on a pu constater un regain d'intérêt pour l'étude du fait colonial. Cet article explore une période de cinquante ans durant laquelle la notion de « situation coloniale » a été successivement mise en avant puis abandonnée : il suggère à chaque fois des manières alternatives d'envisager les colonies et les ex-colonies, puis analyse les enjeux et la portée du regain intérêt pour l'étude du colonialisme à une époque où l'ordre colonial n'est plus un problème politique d'actualité.