2004
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Raberh Achi, « La séparation des Eglises et de l'Etat à l'épreuve de la situation coloniale. Les usages de la dérogation dans l'administration du culte musulman en Algérie (1905-1959) », Politix. Revue des sciences sociales du politique, ID : 10.3406/polix.2004.1017
La séparation des Eglises et de l'Etat à l'épreuve de la situation coloniale. Les usages de la dérogation dans l'administration du culte musulman en Algérie (1905-1959) Raberh Achi L'analyse des usages de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat en Algérie coloniale permet d'abord de rendre compte d'une construction juridique visant la continuation de la domestication du culte musulman par les autorités coloniales à travers un régime d'exception et, par là même, d'observer une forme limite de compromis lors de son application en Algérie à partir du 27 septembre 1907. Cette construction juridique et politique eut pour conséquence de cliver le champ religieux en formalisant l'existence d'un « clergé officiel » et, par un retournement, de susciter la mobilisation de groupements politiques et religieux adoptant la séparation comme registre politique anticolonialiste. La séparation des Eglises et de l'Etat fut donc à la fois une contrainte avec laquelle les autorités coloniales eurent à composer mais aussi une ressource politique de contestation de l'ordre colonial avec ses propres répertoires d'action. Plus généralement, cette étude permet de caractériser les tensions et les compromis à l'œuvre entre les idéaux républicains de la Troisième République et la nature autoritaire de son Empire colonial.