2002
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Pierre Delcambre, « Un salarié a-t-il un « rapport à l’écriture » ? Quelques réflexions sur une activité des officiers de la marine marchande : remplir le journal de passerelle », Pratiques, ID : 10.3406/prati.2002.1947
Dans cet article l’auteur s’interroge sur la notion de « rapport à l’écriture » , en s’attachant à analyser les activités d’écriture qui ont lieu dans différents contextes de travail. Un terrain d’enquête est privilégié : l’activité ordinaire et régulière qui consiste dans la marine marchande pour les officiers de quart secondant le capitaine, à remplir le cahier de passerelle. Parler de «rapport à l’écriture » ne suppose-t-il pas que certaines séquences d’activité soient identifiées comme telles par un sujet, individuel ou collectif – une profession par exemple – et « représentées » comme « écriture » ? Plutôt que de postuler que cette représentation soit naturelle et systématique, ne faut-il pas établir dans quelles conditions, parfois, à certaines époques, dans certains lieux, dans un état de la répartition des tâches, des savoirs et des pouvoirs, pour certaines activités de scription, de mémorisation, de formalisation, le salarié en poste pense qu’il « écrit » ? Il y a là un programme de travail qui seul peut éclairer a contrario les rares situations où un salarié peut être amené à parler (ou accepter de parler à un enquêteur) de son «rapport à l’écriture »