2018
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Tom Verschaffel, « Een nieuw lid van België: Luik en de creatie van een nationale geschiedenis », Revue belge de Philologie et d'Histoire, ID : 10.3406/rbph.2018.9247
Lorsque, à la fin du dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle, l’histoire nationale de la Belgique prenait forme, la position de Liège dans cette histoire constituait un problème pour les historiens. En effet, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la principauté épiscopale de Liège ne faisait pas partie des Pays Bas (bourguignons, espagnols et autrichiens). Dès lors, contrairement à la Flandre et au Brabant, elle ne pouvait pas jouer un rôle central dans l’histoire nationale sur laquelle le jeune État belge fondait sa légitimité historique. Pourtant, grâce à son autonomie durable, Liège possédait une histoire intéressante et grandiose qui, arguaient les historiens nationaux, contribuait à la gloire de la nation à laquelle appartenaient désormais les Liégeois. En outre, la caractéristique principale attribuée aux Liégeois et à leur histoire caractérisait également l’histoire nationale (romantique) de la nation belge, à savoir : la soif de liberté. Ceci offrait aux historiens liégeois la possibilité, tout en continuant à croire en la spécificité de l’histoire liégeoise et en l’existence d’une nation liégeoise, de représenter les Liégeois comme « les vrais fondateurs de la Belgique actuelle » .