1997
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May Spangler, « Science, philosophie et littérature : le polype de Diderot », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, ID : 10.3406/rde.1997.1391
May Spangler : Science, philosophie et littérature : le polype de Diderot. Le polype, ou hydre d'eau douce, est un petit être extraordinaire dont s'émerveillent Diderot et ses contemporains. Nous considérons dans cet article les propriétés biologiques du polype de Trembley, et en particulier sa reproduction par régénérescence à partir d'un morceau de lui-même. Nous examinons ensuite les conséquences matérialistes qu'en ont tirées Bonnet et La Mettrie, telles que la continuité des règnes et l'inséparabilité de la vie et de la matière. Nous explorons enfin le polype chez Diderot. Dans Le Rêve de D'Alembert se marque le passage du polype réel au polype imaginaire, autorisant l'élaboration d'une fiction qui sert à donner forme à une spéculation scientifique : le principe du clonage et de la division cellulaire. Dans sa Correspondance, Diderot présente les particularités régénératrices du polype comme figure de sa textualité, à savoir l'inséparabilité du texte et des idées, et la conception du texte comme une matière organique vivante et douée du pouvoir de se reproduire à partir d'elle-même.