1973
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Tsien Tche-hao, « Evolution de la politique intérieure et des institutions chinoises depuis la Révolution culturelle (1966-1973) », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1973.3208
Cette étude non polémique et basée essentiellement sur les documents officiels chinois de première main se propose de montrer l'évolution des institutions et de la politique intérieure chinoise à partir de la révolution culturelle, en 1966, jusqu'à mai 1973. La politique intérieure chinoise ne varie pas autant qu'il peut le paraître. Elle repose sur des principes immuables. Les variations que l'on observe sont conjoncturelles et ne portent que sur les méthodes d'application des principes. La révolution culturelle a eu pour but de remettre à l'honneur des principes plus ou moins négligés. Elle s'est traduite par une lutte de tendance dite « lutte entre les deux lignes », la rectification de l'erreur de droite ayant abouti à une erreur « de gauche » qu'il convient de rectifier à son tour afin de se maintenir dans « la ligne juste ». L'essentiel réside dans la formation d'un homme responsable et conscient, capable d'analyser correctement la situation et de ne pas se laisser abuser par les différentes lignes erronées, pratiquant la modestie, la prudence et la franchise et sachant se soumettre à une discipline intelligente et librement consentie. Fortement perturbé par les purges, le parti communiste chinois s'est lentement reconstitué après le IXe congrès en 1969. Les Comités du parti deviennent les rouages essentiels de toute l'organisation. Les membres du parti doivent remplir « les cinq conditions pour être un bon continuateur de la révolution ». Une insistance particulière est mise sur l'unité de direction qui s'oppose au polycentrisme et à l'anarchisme. Les comités révolutionnaires ont remplacé les anciens organes administratifs. Le gouvernement a procédé à une grande réforme administrative dans le sens de la simplification et de la réduction du personnel. Les cadres se recyclent dans les « écoles du 7 mai » où le travail manuel les remet en contact avec les réalités de la vie quotidienne en les « rapprochant de la masse ». L'armée qui joua un rôle peut-être exagéré durant la révolution culturelle est petit à petit ramenée à sa véritable place. C'est toujours « le parti qui commande aux fusils » même si « le pouvoir est au bout du fusil ».