La politique intérieure et les institutions chinoises après le Xe Congrès du parti communiste chinois

Résumé En Fr

Chinese Domestic Policy and Institutions Laid Down by the Tenth Congress of the Communist Party of the Republic of China. Particular circumstances surrounded the Tenth Congress of the Chinese Communist Party — the date of its reunion (four years and four months after the Ninth Congress); the secret in which it was held which provoked much conjecture; and its exceptionally short duration. The Congress made official "the stamping out of Lin Piao's anti-party clique". In the clash between the factions, Lin Piao's deviation, although it strived to appear to be to the Left, was in reality to the Right. The slogan "criticize revisionism and change the work style" became "criticize Lin Piao and change the work style". Repudiation of Lin Piao's deviationism raised the problem of Mao's succession, the effectiveness of collégial procedures and aroused rivalry between the factions. The principe of democratic centralism was reaffirmed and its fonctions elucidated : first, the necessity for increased discipline, democracy and unity in the direction of the party was underlined; and secondly, free criticism as an enlargement of the delegate's "representativity", epitomized in the injunction "to dare to swim against the current" was encouraged. The necessity for cultural revolution was confirmed as well. Apart from Lin Piao and his theories, the Tenth congress affirmed the guidelines set forth by the preceding one. Evidence of this appears in Wang Hong-wen's report on the modification of party statutes as well as in Chou En-lai's political report. The movement for "demilitarization" started in 1972, continued with fewer military personnel assigned to administrative posts. Criticism of Lin Piao set off a vast campaign launched against him and Confucius, destined to awaken the Chinese people to political, economic and historical realities via a systematic philosophical interrogation of the past and present.

Le Xe Congrès du parti communiste chinois présente des particularités quant à la date de sa réunion (quatre ans et quatre mois après celle du IXe Congrès), quant au secret dont il a été entouré qui a provoqué de nombreux commentaires et quant à sa durée exceptionnellement courte. Le Congrès a officialisé « l'écrasement de la clique anti-parti de Lin Piao ». Dans le cadre de la lutte entre les deux lignes, il apparaît que la déviation de Lin Piao était de droite, bien qu'elle se soit parfois manifestée sous des apparences «de gauche». Le mot d'ordre «critiquer le révisionnisme et rectifier le style de travail » devient « critiquer Lin Piao et rectifier le style de travail ». La réfutation de la tendance déviationniste de Lin Piao a soulevé les problèmes de la « succession » de Mao Tse-toung, de la pratique de la collégialité et des luttes entre factions rivales. L'application du centralisme démocratique est réaffirmée et son fonctionnement précisé dans ses deux aspects de « centralisme », avec une discipline accrue et l'unité de direction du parti, et de «démocratie», avec l'interdiction d'étouffer la critique, un élargissement de la représentativité des délégués et surtout la recommandation « oser aller à contre-courant ». La nécessité de la Révolution culturelle est confirmée. Mis à part ce qui touche personnellement Lin Piao et ses théories, la ligne du IXe Congrès fut juste, et tous les mots d'ordre sont repris dans les textes du X* Congrès, le Rapport politique de Chou En-lai, le Rapport sur la modification des Statuts du parti de Wang Hong-wen et les Statuts du parti. Le mouvement de «démilitarisation» amorcé en 1972 s'est poursuivi. Les militaires sont de moins en moins nombreux aux postes administratifs. La critique de Lin Piao a débouché sur un vaste mouvement de « critique de Lin Piao et de Confucius » qui tend à faire prendre conscience au peuple chinois des réalités politiques, économiques, historiques et autres dont dépendent sa vie et son avenir, par une étude philosophique systématique mettant en parallèle le passé et le présent. Le mouvement de critique de Lin Piao et Confucius prolonge la Révolution culturelle et Chou En-lai le qualifie de « lutte ayant une haute signification pratique ainsi qu'une grande et lointaine portée historique ».