2001
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Anouk Jordan, « Le modèle de réforme préconisé par le FMI en Russie : entre inertie et changement », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.2001.3093
Dans la seconde moitié des années 1990, le FMI s'est largement engagé dans le financement de la transition russe sans parvenir à promouvoir des réformes rapides, ni à prévenir la crise financière d'août 1998. Ce bilan décevant a suscité des interprétations opposées. Pour certains, le FMI a péché par excès d'imprudence; pour d'autres, il est coupable d'excès de conformisme. Cet article revient sur ce débat. Il montre qu'entre 1996 et 1998, le modèle d'intervention du FMI en Russie a évolué de façon contradictoire, avec d'un côté une redéfinition des cibles favorisant les réformes institutionnelles et, de l'autre, un relâchement des conditionnantes s'expliquant à la fois par la volonté de soutenir une équipe politique (Eltsine et ses alliés) et par la crainte de susciter un retrait brutal des capitaux étrangers. Si le FMI a échoué en Russie, ce n'est donc pas faute d'avoir saisi l'importance des réformes institutionnelles, mais parce qu'il était parallèlement investi de deux autres missions, incompatibles avec le principe de conditionnalités contraignantes : le soutien aux "réformateurs" et la promotion de la globalisation financière.