2006
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Sofia Tchouikina, « Le « grand compromis » et la mémoire familiale : les ex-nobles russes à l'époque stalinienne. », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.2006.1779
Le mouvement de liquidation du passé et de la tradition ayant accompagné la soviétisation de la société russe après la Révolution engendra des recompositions biographiques dans toutes les couches de la population. Ce travail d'adaptation des histoires personnelles aux canons idéologiques peut être vu comme un « grand compromis », nécessaire à la survie sociale des groupes les plus visés par la répression. C'est le cas de l'ancienne noblesse qui fut très tôt l'objet d'une discrimination systématique remettant entièrement en cause les modes de socialisation et le statut de ses membres. L'auteur analyse, à partir d'une série d'entretiens et de mémoires publiés, les stratégies identitaires successivement poursuivies par les anciens nobles pour survivre socialement, s'attachant plus particulièrement aux modalités de transmission de leur mémoire familiale. L'étude ainsi réalisée permet d'illustrer plus généralement les conséquences pour la société soviétique et post- soviétique du « grand compromis » des années 1920-1950.