2002
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Lilian Mathieu, « Rapport au politique, dimensions cognitives et perspectives pragmatiques dans l'analyse des mouvements sociaux », Revue française de science politique, ID : 10.3406/rfsp.2002.403696
Le développement récent de l'analyse des mouvements sociaux ne l'a pas tenue à l'abri des pièges croisés de l'objectivisme et du subjectivisme. Le premier écueil affecte le concept de structure des opportunités politiques : destiné à rendre compte des rapports que les mobilisations entretiennent avec leur environnement politique, ce concept pèche par son indéfinition, son statisme et son mécanisme. Le modèle subjectiviste des « cadres de l'expérience contestataire », qui envisage les processus d'engagement comme le résultat d'un alignement des perceptions respectives des militants et des organisations de mouvement social, apparaît, pour sa part, victime d'un lourd présupposé idéaliste et intellectualiste. L'article propose de surmonter ces difficultés en traçant la voie d'une analyse pragmatique de l'action collective, envisagée comme un domaine d'activité exigeant des compétences spécifiques et prenant place dans un univers de pratique et de sens relativement autonome : l'espace des mouvements sociaux.