2003
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Philippe Secondy, « Royalisme et innovations partisanes. Les « Blancs du Midi » à la fin du 19e siècle », Revue française de science politique, ID : 10.3406/rfsp.2003.395689
Nous nous intéressons ici aux. efforts déployés dès le début des années 1890 par les entrepreneurs monarchistes sur le terrain de l'organisation politique. Appartenant à la génération du duc d'Orléans, ils forment la Jeunesse royaliste. Celle-ci refuse l'apathie d'une partie de la noblesse, qui n'entend pas s'adapter aux exigences du système partisan en formation, tout en s'efforçant de se distinguer des virulentes ligues nationalistes. Ce mouvement, interdit en 1900 par le gouvernement de Waldeck-Rousseau, connaît un essor dans une trentaine de départements et rencontre un succès remarquable à Paris, dans le Bordelais et en Languedoc. Dans cette région, le département de l'Hérault retiendra notre attention car il est érigé en modèle par les leaders nationaux. A partir d'une enquête basée sur des sources archivistiques, sur des textes cléricaux ou encore sur la presse, nous avons mis l'accent sur les particularités de la mobilisation du milieu catholique intransigeant animé par Mgr de Cabrières, l'évêque de Montpellier, qui refuse la politique du Ralliement et inaugure une nouvelle manière défaire de la politique. Au cœur de celui-ci, la Jeunesse royaliste constitue l'avant-garde partisane la plus aboutie d'une nébuleuse organisationnelle décidée à relever le défi de la modernité politique.