1998
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Bernard Heyberger, « Sainteté et chemins de la perfection chez les chrétiens du Proche-Orient (XVIIe-XVIIIe siècles) », Revue de l'histoire des religions, ID : 10.3406/rhr.1998.1153
Cet article se veut une introduction à l'histoire et à l'anthropologie de la sainteté chez les chrétiens d'Orient, qui restent encore à écrire. L'hagiographie connut une certaine vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles, s 'inspirant des traditions locales, ainsi que des modèles grecs et latins. Elle appartient à la production symbolique dont le contrôle était essentiel pour les institutions des différentes communautés chrétiennes en concurrence. Les lieux de vénération des saints, liés au monachisme, étaient plutôt ruraux, à l'écart des grands centres musulmans. Ils présentaient les caractéristiques sacrales traditionnelles, reconnaissables aussi bien par les chrétiens que par les musulmans. Le martyre et l'ascétisme étaient restés, depuis l'Antiquité, les deux principales formes de sainteté révérées en Orient. Cependant, l'influence occidentale, notamment la diffusion massive d'images et l'introduction de nouvelles formes de dévotion, permit l'émergence d'une « sainteté vivante » féminine, sur le modèle des grandes mystiques que l'Occident a connues, du XIVe au XVIIe siècle.