2004
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Darja STERBENC ERKER, « Voix dangereuses et force des larmes : le deuil féminin dans la Rome antique », Revue de l'histoire des religions, ID : 10.3406/rhr.2004.1491
Le deuil peut tout autant marginaliser les femmes que les valoriser. Certains philosophes de la Rome ancienne ont dévalorisé l'identité sociale des femmes en minimisant l'importance de leurs rites de deuil. Les femmes endeuillées présentent la mort d'un proche comme une perte pour la cité, elles suscitent des rivalités entre les familles et poussent à la vengeance s'il y a eu meurtre. C'est pourquoi la cité limite les manifestations publiques du deuil féminin. Cependant, lors des rituels de supplications et de péplophories, les matrones interviennent par leurs larmes et leurs gestes de deuil dans les situations les plus critiques pour la cité et accèdent ainsi à une sorte de pouvoir politique.