2004
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Françoise Parot, « Honorer l'incertain : La science positive du XIXe enfante le spiritisme / Paying tribute to uncertainty : 19th century empirical science and spiritism », Revue d'histoire des sciences, ID : 10.3406/rhs.2004.2203
RÉSUMÉ. — Allan Kardec et le spiritisme français ont fait l'objet de très peu d'études d'histoire des sciences. Pourtant, les travaux de ce pédagogue devenu en 1857 la réincarnation d'un druide de la Gaule ancienne reflètent les tensions qui vont présider à la naissance d'une science positive de l'esprit. Inspiré par l'ésotérisme et l'occultisme mais aussi par l'idéologie républicaine et par l'élan scientiste, Kardec démarque son spiritisme de tout mysticisme en le présentant comme une recherche expérimentale des pouvoirs de l'esprit une fois séparé du corps. De nombreux savants s'intéressent à ses thèses qui seront prolongées par celles de la métapsychique de Charles Richet et, jusqu'au début du XXe siècle, les kardécistes participent, au sein même de la communauté des psychologues et des psychophysiologistes, à la volonté d'objectiver ces pouvoirs de l'esprit et à en faire le domaine d'un savoir positif et expérimental. Malgré l'échec indéniable du spiritisme à s'intégrer au courant scientifique, les déclarations d'intention de Kardec et de ses héritiers ont concouru à la création de ce domaine.