2006
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Isabelle Laboulais-Lesage, « Les systèmes : Un enjeu épistémologique de la géographie des lumières / Systems : Philosophical consequences of enlightenment geography », Revue d'histoire des sciences, ID : 10.3406/rhs.2006.2268
: Étudier la manière dont les géographes français des lumières ont eu recours aux systèmes constitue un moyen d'interroger la capacité de la géographie à produire des règles d'appréhension du monde, un moyen aussi de se demander si les systèmes peuvent jouer ce rôle et à quelles conditions ils le peuvent. Au XVIIIe siècle, à une période où les observations font encore largement défaut pour tracer les contours des continents et décrire la forme des reliefs, les géographes ont mobilisé les systèmes de différentes manières. De façon assez unanime, les cartographes regardaient le système comme l'agencement des données grâce auquel ils étaient parvenus à construire leur carte. En revanche, de manière plus polémique, dans le domaine de la géographie physique, certains géographes ont utilisé les systèmes pour tenter de poser les principes qui, à leurs yeux, pouvaient régir les formes de la terre. Cette méthode a suscité débats et controverses dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, débats et controverses qui éclairent à la fois les usages des systèmes et le statut de la géographie au Siècle des lumières.