La langue en héritage : réflexions sur l’uniformisation des droits en Europe

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Date

2006

Discipline
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Persée

Organization

MESR

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Simone Glanert, « La langue en héritage : réflexions sur l’uniformisation des droits en Europe », Revue internationale de droit comparé (documents), ID : 10.3406/ridc.2006.19489


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Abstract En Fr

The willed interaction of laws in Europe entails an interaction of languages. Yet, the defenders of uniformization of laws may ignore the linguistic stakes in a way that can only summon the traductologist. Given his epistemic assumptions, the latter is however led to react in a way that lawyers will readily find subversive. Sensitive to the fact that law is carried by language, the traductologist explains how lawyers account neither for language’s persistence nor for its transience. For these two admittedly paradoxical reasons, the traductologist argues that lawyers underestimate the impact of language on the process of uniformization of laws. Undoubtedly, the traductologist’s reaction to the uniformization agenda stands in contrast to the translator’s traditional image, which is that of a servant or mediator. But the translator has been invisible long enough and should now be disposed to criticize those normative texts that imply a linguistic diversity and yet postulate the univocity of meaning. Through his work, the traductologist emphasizes the immense value of interdisciplinarity, which alone permits a more sensitive understanding of the implications of uniformization of law.

L’interaction voulue des droits en Europe passe par une interaction forcée des langues. Or, l’éventuelle ignorance des enjeux linguistiques par les tenants de l’uniformisation des droits ne peut qu’interpeller le traductologue. Vu les postulats épistémiques qui sont les siens, ce dernier est toutefois conduit à réagir d’une manière que les juristes percevront d’emblée comme subversive. Le traductologue, sensible au fait que le droit est porté par la langue, explique comment les juristes ne prennent la mesure ni de la durabilité de la langue ni de son éphémérité. Pour ces deux raisons, certes paradoxales, le traductologue fait observer que les juristes sous-estiment l’impact de la langue sur le processus d’uniformisation des droits. Indubitablement, la réaction du traductologue au projet d’uniformisation s’éloigne de l’image traditionnelle du traducteur, soit celle d’un serviteur ou médiateur. Mais le traducteur est trop longtemps demeuré invisible et doit maintenant se montrer disposé à critiquer les textes normatifs qui impliquent une diversité linguistique tout en considérant comme acquise l’univocité de sens. Par son travail, le traductologue fait valoir les immenses mérites de l’interdisciplinarité, qui seule permet une meilleure compréhension des implications de l’uniformisation des droits.

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