2012
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Victor David, « La lente consécration de la nature, sujet de droit : le monde est-il enfin Stone ? », Revue juridique de l'Environnement, ID : 10.3406/rjenv.2012.5681
Les péripéties judiciaires relatives aux poursuites pénales dont a fait l’objet l’industriel Vale, pour pollution à l’acide sulfurique le 1er avril 2009 du Creek de la Baie Nord en province Sud, ont montré que la protection de l’environnement en Nouvelle-Calédonie n’échappait pas à la conception anthropocentrique qui sépare l’homme et la nature et qui s’est imposée au fil des siècles un peu partout dans le monde. Le droit de l’environnement, qu’il soit international ou national, a longtemps été imprégné de cette tradition anthropocentrique qui refuse de reconnaître des droits intrinsèques à la nature en la soumettant systématiquement à l’homme et à la satisfaction de ses besoins et caprices. Pourtant, une autre approche, fondée sur des relations plus inclusives entre homme et nature, est possible. Lancée par le professeur Christopher Stone aux Etats-Unis en 1971, l’idée de reconnaître des droits légaux à la nature et ses éléments a connu la consécration avec l’adoption de la Constitution de l’Equateur en 2008 qui fait de la Terre Mère, la Pacha Mama, un véritable sujet de droit, doté à l’instar des humains, de droits fondamentaux garantis par la Constitution du pays. L’évolution (ou la révolution ?) semble lancée, la Bolivie a pris des mesures similaires en 2009 et depuis 2010, c’est l’ONU qui proclame que l’harmonie avec la nature doit être recherchée et accompagner le développement des sociétés humaines. Des exemples et pistes qui invitent en Nouvelle-Calédonie à redessiner un droit de l’environnement qui (ré) concilie davantage hommes et nature.