1998
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Jean-François Jacouty, « Le « grand homme » selon Guizot », Romantisme, ID : 10.3406/roman.1998.3289
Les « grands hommes » tiennent une place privilégiée dans l'œuvre historique et la conception de l'action politique de Guizot. Individualités et expressions d'une totalité, ils assument les nécessités d'un moment de l'Histoire : ils conduisent la « masse » vers le progrès. Mais leur psychologie, et les influences du temps, ne font pas de tous de vrais « grands hommes » s'ils dérogent à l'éthique. Différents dans ces conditions, Clovis, Charlemagne, Philippe-Auguste, saint Louis et Louis XIV n'ont pas moins contribué à bâtir l'ordre politique français. Puis Cromwell et Napoléon ont consolidé l'œuvre politique et sociale des deux grandes révolutions modernes; mais leur immortalité et leur despotisme les condamnent. L'action de Washington qui fut aussi morale leur est supérieure à cet égard. Toujours instable, la France contemporaine a besoin d'un « grand homme » animé par une haute conscience politique et morale, la seule qui le légitimera comme tel. Ce fut aussi l'ambition de Guizot.