2006
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Dominique Goffette, « D'un imaginaire à l'autre : boulevards balzaciens, boulevards flaubertiens », Romantisme, ID : 10.3406/roman.2006.6427
Au cours de la décennie qui commence en 1830, les Grands Boulevards acquièrent une place importante en littérature. Balzac est le premier romancier à s’approprier cette figure urbaine pour la transformer en un lieu qui, propre à la société qu’il invente dans La Comédie humaine, n’est autre que celui où la ville de la France révolutionnée s’expose. Ce sens donné au lieu se modifie, lorsque Flaubert, reprenant ce topos, le remanie pour le métamorphoser en un lieu emblématique d’une ville-spectacle qui réduit l’individu à l’état de flâneur et de consommateur. Aussi, s’appuyant sur ces observations, cet article s’attache à montrer que la figuration littéraire du lieu, inventé par Balzac et revisité par Flaubert, procède d’un imaginaire topographique qui, chargé de valeurs identitaires, change d’un auteur à l’autre comme changent Paris et plus largement la société du XIX e siècle.