Enjeux autour de la responsabilité du geste suicidaire en institution carcérale

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November 28, 2014

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Patrice Corriveau et al., « Enjeux autour de la responsabilité du geste suicidaire en institution carcérale », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.8973


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Abstract Fr En

Au Québec, une enquête du coroner est entreprise dès qu’une mort survient sur le territoire afin d’établir si celle-ci est due à des causes naturelles ou non. C’est le cas lors des décès dans les institutions carcérales. Dans le présent article, nous étudierons plus spécifiquement comment le suicide en prison devient ce que les acteurs sociaux et les rapports officiels en disent dans l’enquête du coroner. Nous disposons à cet effet d’un corpus empirique de première main : les enquêtes des coroners du district judiciaire de Montréal qui ont conclu à des décès par suicide entre 1892 et 1950. Notre étude permet de saisir comment les diverses explications du suicide en institution carcérale se construisent au fil de l’enquête des coroners, par les informations qu’ils colligent et notent dans leurs rapports, mais aussi par les témoignages qu’ils recueillent et les mots utilisés par les uns et les autres pour décrire les événements entourant la mort (et le mort). Nous verrons notamment qu’un « suicide » peut connaître des interprétations différentes selon les acteurs sociaux appelés à le commenter et l’expliquer, de même que selon la période dans laquelle il est nommé. Nous constaterons aussi que les verdicts de suicide dans les institutions carcérales montrent que le statut de détenu comme paria rend concevable la « volonté suicidaire » aux yeux du coroner (et de ses témoins), alors que ce n’est pas le cas pour les verdicts touchant la population générale. 

In Quebec, a coroner’s investigation is initiated as soon as a death occurs in the territory to determine if it is due to natural causes or not. This is the case with deaths occurring in penal institutions. In this paper, we will explore more specifically how suicides in prison are defined and perceived by social actors and the official reports mentioned in the coroner’ inquest. To do so, we have an empirical corpus firsthand: coroners’ inquests in the judicial district of Montreal that have concluded to suicide deaths between 1892 and 1950. Our study allows us to understand how the various explanations of suicide in prison institution are constructed through the Coroner’s investigations, the information they collected in the reports, but also by the evidence they used and the words selected to describe the events surrounding the death (and death). We will see that a "suicide" can invoke different interpretations according to social actors that comment and explain the act, and depending on the historical period in which it is named. We will also see that the determination of a suicide verdict in penal institutions show that the prisoner status as a pariah makes conceivable the "suicidal will" in the eyes of the coroner (and his witnesses), whereas this is not the case for verdicts made for the general population.

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