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March 22, 2021

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Afin d’étudier les dynamiques sociales qui sous-tendent les procédures judiciaires contre les criminels de la Seconde Guerre mondiale en Union soviétique, l’article examine trois films documentaires lettons dédiés aux crimes nazis et aux procès tenus dans les années 1960. En restituant la commande, la fabrication, la distribution et la réception de ces films, l’auteure jette un éclairage inédit sur le tissage des rapports entre mondes cinématographique, judiciaire et policier. Reflets des usages professionnels de l’image par les autorités, ces œuvres ont pour originalité de nous renseigner sur le rôle conféré au visuel dans l’investigation elle-même. Adressés à des publics dont les attentes préoccupent aussi bien les cinéastes que les autres acteurs impliqués dans la médiatisation des procès, ces documentaires permettent en outre de cerner les évolutions survenues au long de la décennie et de récuser la vision d’un filmage univoque et présumément propagandiste des procédures judiciaires. Progressivement, un engagement affectif du cinéaste y est délaissé au profit d’une mise en avant de marqueurs de neutralité et des témoignages oraux. C’est en se penchant sur les pratiques des cinéastes, sur leurs équipements et sur les façons de mettre le réel en image que l’article explore les résonances sociales des procès.

The article aims to study the social dynamics underlying legal proceedings against World War II alleged perpetrators in the Soviet Union through an examination of three Latvian documentary films dedicated to Nazi crimes and trials in the 1960s.Tracing the history of the commissioning, production, distribution and reception of these films sheds new light on the interplay between the film industry, the judiciary and the police. The originality of these films, which reflect the professional use of images by the authorities, lies in their ability to inform us about the role conferred on the visual in the investigation itself. Aimed at audiences whose expectations were of concern both to filmmakers and other actors involved in the media coverage of trials, these documentaries also make it possible to identify the developments that took place over that decade and to challenge the vision of a univocal and presumably propagandist filming of legal proceedings. Gradually, the filmmakers’ emotional commitment is abandoned in favor of a focus on neutrality markers and oral testimony. The article explores the social resonances of the trials by looking at the filmmakers’ practices, equipment and ways of transcribing reality into images.

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