30 octobre 2019
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Benoît Turquety, « Couleur/mouvement : trois dispositifs pour une histoire épistémologique dans la longue durée », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, ID : 10.4000/1895.6761
Couleur et mouvement apparaissent a priori comme deux phénomènes d’ordres radicalement différents. Pourtant, la culture occidentale n’aura cessé de les rapprocher, depuis au moins le xviiie siècle, notamment sous la forme d’un large éventail d’expériences et de divertissements optiques qui ont mis la couleur en mouvement. Ceux-ci ont abouti à un agencement des deux concepts dans lesquels l’un vient partiellement à se comprendre par l’autre, agencement que le cinéma, au moment de son émergence, a reformulé. Ce texte se propose d’esquisser une histoire épistémologique de la relation entre couleur et mouvement, par l’analyse de trois dispositifs-clés qui ont jalonné cet échafaudage : le dispositif de démonstration de la décomposition du blanc en couleurs par Newton en 1704 ; l’inscription de l’invention du phénakisticope par Joseph Plateau (1833) dans des recherches sur la perception des couleurs ; et la (quasi) invention du cinéma en couleur par Charles Cros en 1867.