Auto-victimisation et discours politique : émotions, résonance culturelle et mobilisation dans la rhétorique de B. Netanyahou

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18 octobre 2019

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Eithan Orkibi, « Auto-victimisation et discours politique : émotions, résonance culturelle et mobilisation dans la rhétorique de B. Netanyahou », Argumentation et analyse du discours, ID : 10.4000/aad.3666


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Cette contribution explore la rhétorique d’auto-victimisation dans le discours politique. Si la « victimisation » est le processus par le biais duquel un individu ou un groupe sont culturellement construits ou socialement reconnus comme « victime », l’« auto-victimisation » est la pratique discursive par laquelle un orateur construit sa propre image ou identité de victime. S’appuyant sur un cadre théorique propre à l’approche interactionnelle des études de victimologie en sciences sociales, l’article examine trois dimensions constitutives du discours d’auto-victimisation d’un leader politique, en l’occurrence Benyamin Netanyahou, face aux accusations de corruption lancées contre lui : la mobilisation des émotions, les résonances culturelles et l’appel à l’identité collective. L’analyse montre que Netanyahou projette une image de victime de la persécution, tout en assimilant sa propre histoire au narratif constitutif de la droite israélienne, lequel repose sur une mémoire partagée et sur l’identité collective d’un camp politique qui se considère comme historiquement marginalisé et opprimé par la gauche. Ainsi, par l’auto-victimisation, Netanyahou se présente comme figure emblématique de la victimisation de la droite, si bien que l’appel à l’action pour soutenir Netanyahou devient un appel à défendre le camp politique tout entier. Les résultats de l’analyse mettent ainsi en évidence des pratiques caractéristiques du discours de victimisation dans un champ politique qui sont étroitement liées aux stratégies rhétoriques typiquement attribuées au discours populiste dans la politique contemporaine.

This article explores the rhetoric of auto-victimization in political discourse. While “victimization” is generally defined as the process by which individuals or group as culturally constructed or socially acknowledged as victim, “auto-victimization” is the discursive practice by which a speaker constructs his or her own image or identity as victim. Drawing on the theoretical framework of the interactionalist approach to victimology in social sciences, the study examines three constitutive dimensions of a political leader, i.e, Benjamins Netanyahu’s rhetoric of auto-victimization in response to corruption charges: emotional mobilization, cultural resonance, and appeal to collective identity. The analysis shows that Netanyahu projects an image of a victim of persecution, while assimilating his personal story to the constitutive narrative of the Israeli right, self-perceived as a historically marginalized and oppressed by the Israeli left. Netanyahu’s auto-victimization thus transforms into a symbolic figure of the Israeli right’s tradition of victimization, and constitutes an emergency call to defend Netanyahu in order to protect the entire political camp. The results of the analysis correspond to the discursive practices observed by cultural victimology, but they also echo some of the rhetorical strategies associated with contemporary populist political discourse.

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