18 octobre 2019
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Alain Rabatel, « Un dispositif victimaire de combat : « La dernière lettre d’Anne Bert, euthanasiée lundi en Belgique » », Argumentation et analyse du discours, ID : 10.4000/aad.3714
L’article part du constat que si la notion de victime est aujourd’hui positive, sa construction sociale tient compte du fait que les attitudes de victimisation et de recours systématique aux émotions d’apitoiement n’ont pas toujours bonne presse. Il dégage la structure actantielle des dispositifs victimaires, avant d’analyser la structure et la mise en discours particulière d’un dispositif victimaire de combat, dans la « dernière lettre » d’Anne Bert – dernière parce que la mort a clos ses nombreuses interventions médiatiques ou littéraires. L’auteure, atteinte de sclérose latérale amyotrophique, revendique, pour ceux qui sont dans la même situation qu’elle, le droit à l’euthanasie avec accompagnement médical, pour mettre fin à ses souffrances, en refusant tout auto-apitoiement et en choisissant des arguments différents selon leurs destinataires (ceux qui s’opposent à ses volontés, comme ceux qu’elle appelle à poursuivre son combat), au nom de l’intérêt général et de l’intérêt bien compris.