7 juillet 2021
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Bertrand Lesoing, « Saint Martin et Tours à l’époque carolingienne », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.6805
L’époque carolingienne est marquée, à Tours comme ailleurs, par d’importantes réformes ecclésiales, visant à structurer la société autour de trois ordines, clercs, moines, laïcs. Le volontarisme affiché par les textes masque mal le fait que, à Marmoutier comme à Saint-Martin, la distinction entre vie monastique et vie canoniale reste longtemps très mouvante. Tours demeure une ville unie, une ville sainte fondée sur la figure de saint Martin dont la virtus est encore agissante grâce à la présence du tombeau. Sous l’influence de plusieurs facteurs toutefois, l’unité symbolique de la ville se disloque progressivement entre plusieurs pôles. Dès lors, la captation de l’héritage martinien devient un enjeu pour les différentes institutions en présence. La littérature monastique cherche en particulier à montrer comment la protection accordée par saint Martin est plus liée au respect d’un mode vie qu’à l’attachement à un lieu précis, en l’occurrence son tombeau. De garant de l’unité de la ville, le recours à saint Martin en vient à favoriser un certain éclatement des centres de pouvoir.