La frontière entre le bilād al-islām et le bilād al-Nūba : enjeux et ambiguïtés d’une frontière immobile (VIIe-XIIe siècle)

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7 décembre 2011

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Arab geographers Egypt frontier Islam Nubia Sudan territory frontière géographes arabes Islam territoire

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Robin Seignobos, « La frontière entre le bilād al-islām et le bilād al-Nūba : enjeux et ambiguïtés d’une frontière immobile (VIIe-XIIe siècle) », Afriques, ID : 10.4000/afriques.800


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Le bilād al-Nūba occupe dans la nomenclature juridique et idéologique arabo-musulmane une position particulière. L’échec de la conquête de la Nubie au viie siècle a débouché sur la signature d’un traité de paix unique qui a fait de cet espace un territoire à part. Ces spécificités ne resteront pas sans effet sur l’appréhension de la frontière qui sépare les pays d’Islam de la Nubie. S’efforçant de définir la limite du bilād al-islām, les géographes arabes semblent unanimes à désigner Assouan comme la dernière ville frontière de l’islam chargée de défendre l’Égypte de l’ennemi latent que demeure, malgré la paix, le pays des Nubiens. Néanmoins, en examinant plus attentivement ces témoignages, ce dispositif frontalier se révèle en réalité plus complexe. Il se structure autour d’un élément naturel, la première cataracte, qui, loin de constituer la barrière infranchissable que certains de ces auteurs souhaiteraient y voir, forme plutôt un espace de transition entre ces deux mondes. Or, c’est justement en tirant parti des porosités de cette frontière que l’islam parvient, sans que cette démarcation soit véritablement remise en question, à étendre son influence bien au-delà de celle-ci.

Bilād al-Nūbaholds a special place in the Arab-Islamic juridical and ideological nomenclature. As a consequence of the failure to conquer Nubia in the 7th century, a peace treaty was signed that singled out this territory. These specificities were not devoid of consequences on the perception of the frontier between Islamic countries and Nubia. When delimiting bilād al-islām, Arabic geographers unanimously agreed in designating Aswan as the last frontier-town of Islam, in charge of defending Egyptian territory from potential Nubian enemies.A closer examination of the sources brings to light the unexpected complexity of this frontier system. It was apparently shaped around a geographical feature — the first cataract — which, far from being the impassable barrier described by some authors, was a place of transition between the two worlds. Taking advantage of this porous boundary, Islam gradually extended its influence far beyond Egypt’s southern bounds without substantially reworking the borderline.

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