1 septembre 2009
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Stephen Clay, « Les réactions du Midi : conflits, continuités et violences », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.4000/ahrf.6923
Le Midi provençal fait partie des régions les plus troublées et violentes de la France révolutionnaire. La majorité de ces troubles fut le produit d’une « lutte des deux partis », sanglante et prolongée, une guerre entre des factions rivales à l’intérieur des communes de Provence, petites et grandes, qui perdura avec une intensité diverse pendant la décennie révolutionnaire. En effet, chaque phase de la Révolution dans le Sud-Est fut la cause et la conséquence de conflits préexistants qui impliquaient souvent les mêmes hommes et femmes, alternativement oppresseurs et opprimés. Le phénomène politique de la « réaction » a longtemps été associé au Midi dans l’historiographie de la Révolution française. Généralement circonscrite à l’an III et à la description des attaques contre les hommes et les institutions de la Terreur, dépeinte comme fondamentalement royaliste, la réaction ou plutôt les réactions constituent un phénomène beaucoup plus complexe. Cet article examine les origines et la nature des différentes réactions dans le département des Bouches-du-Rhône ainsi que les factions elles-mêmes dans les principales communes du département. Il montre comment les différentes institutions – civiles, militaires et judiciaires –, largement politisées, furent utilisées dans la guerre entre les partis. L’auteur propose la « réaction » comme concept opératoire pour comprendre les conflits politiques et la violence dans la région pendant la décennie révolutionnaire, un modèle d’analyse qui peut s’appliquer à d’autres régions de France.