La peur comme moteur de l’action politique

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16 juillet 2020

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Annette Lensing, « La peur comme moteur de l’action politique », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.2238


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Publié en 1962, Printemps silencieux est considéré comme l’un des déclencheurs de la révolution verte aux États-Unis. Dans cet ouvrage, la biologiste américaine Rachel Carson met en garde ses contemporain.e.s contre l’empoisonnement de la nature et des êtres vivants en raison de l’utilisation massive de pesticides, parmi lesquels le DDT. Prenant la forme d’une fable scientifique, son plaidoyer en faveur d’un changement nécessaire des modes de pensée et d’action a suscité de vives réactions de la part d’hommes politiques conservateurs, de scientifiques et d’industriels, qui l’ont accusée d’hystérie catastrophiste et d’ignorance (féminine), y opposant les promesses du progrès scientifique et technique. Cet article s’intéresse aux discours et contre-discours sur le DDT dans l’après-guerre et questionne leur radicalité à l’aune du concept de catastrophisme. L’étude d’une série d’articles publiés dans l’hebdomadaire ouest-allemand Der Spiegel dans les années 1960 montre l’émotionalisation du débat sur les questions environnementales et sanitaires tout en révélant les stratifications multiples et la transnationalité de la peur pendant la Guerre froide.

In ihrem 1962 erschienenen Buch Der stumme Frühling, das als Zünder der US-amerikanischen grünen Bewegung gilt, warnt die Biologin Rachel Carson ihre Mitmenschen vor der Vergiftung der Natur und des Menschen durch den massiven Einsatz von Pflanzenschutzmitteln, an erster Stelle des Insektizids DDT. Carsons Plädoyer für einen notwendigen Wandel der Denk- und Handlungsweisen, das sie in eine wissenschaftlich fundierte Fabel einfügt, rief heftige Kritik bei konservativen Politikern, Wissenschaftlern und Industriellen hervor, die ihr hysterische Panikmache und (weibliches) Unwissen vorhielten und den technischen und wissenschaftlichen Fortschritt hochpriesen. Dieser Artikel konfrontiert die Diskurse, Motive und Strategien beider Seiten und hinterfragt ihre gesellschaftliche Anschlussfähigkeit bzw. Radikalität anhand des Katastrophismus-Begriffs. Das Heranziehen von ausgewählten Spiegel-Artikeln der 1960er Jahre zeigt die emotionale Aufladung der Debatten über Umwelt- und Gesundheitsprobleme und gibt Einblicke in die transnationale Dynamik und Vielschichtigkeit des Angstdiskurses im Kalten Krieg.

Rachel Carson’s Silent Spring (1962) is regarded as having triggered the green movement in the USA. Carson warns against the massive use of pesticide, among which the insecticide DDT, that leads to poisoning of nature and living beings. Her plea for change in the way we think and act takes the form of a scientifically-based tale. It sparked fierce criticism from conservative politicians, scientists and industrialists, who accused her of hysterical panic-mongering and (female) ignorance while simultaneously praising technical and scientific progress. This article studies the discourses, motives and strategies of both sides and questions their radicalism through the prism of the concept of catastrophism. The comparison with selected Spiegel articles from the 1960s stresses the emotionalization of the debates on environmental and health problems while providing insights into the transnational dynamics and complex stratifications of fear during Cold War.

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