Martin Luther, personnage de télévision en République fédérale : Le Réformateur (1968) de Günther Sawatzki et Rudolf Jugert

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16 juillet 2020

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Ferdinand Schlie, « Martin Luther, personnage de télévision en République fédérale : Le Réformateur (1968) de Günther Sawatzki et Rudolf Jugert », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.2346


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Dans le cadre des jubilés luthériens récemment passés ou en cours de préparation – les 500 ans de la Réforme en 2017, les 500 ans de la diète de Worms en 2021 –, la mémoire de Martin Luther en Allemagne a suscité un nouvel intérêt. Parmi les supports qui la véhiculent et l’entretiennent, le film de cinéma et de télévision détient une place de choix. C’est à cet aspect que se consacre le présent article, centré sur une production ouest-allemande diffusée sur le petit écran en 1968 et très peu étudiée par la recherche jusqu’ici. Il s’agit de montrer que le film est marqué par un double mouvement : d’une part, la volonté de rompre avec les représentations hagiographiques et convenues qui, nourries par les milieux protestants et nationalistes, avaient eu cours jusqu’en 1945 ; de l’autre, la tentative d’investir le mythe luthérien sous un jour nouveau, susceptible d’aider à la construction d’une société démocratique et pluraliste. Le travail s’achève par une étude de la réception dont bénéficia le film auprès des téléspectateurs et de la presse.

Im Rahmen des kürzlich begangenen und des bevorstehenden Lutherjubiläums – dem 500. Jahrestag der 95 Thesen 2017, dem 500. Jahrestag des Wormser Reichstags 2021 – ist die Frage des Luthergedächtnisses in Deutschland erneut in den Fokus gerückt. Unter den Medien, die dieses Gedächtnis verbreiten und unterhalten, hat der publikumswirksame Fernseh- und Kinofilm einen besonderen Platz inne. Diesem Aspekt widmet sich der vorliegende Aufsatz, indem er sich mit einer westdeutschen Fernsehproduktion aus dem Jahre 1968 beschäftigt, die bislang von der Forschung kaum beachtet wurde. Es soll gezeigt werden, dass der Film von einer doppelten Tendenz geprägt ist. Einerseits will er mit dem hagiographischen und überkommenen, von nationalistischen und protestantischen Milieus genährten Lutherbild brechen, das bis 1945 in Umlauf war. Andererseits will er den Luthermythos neu gestalten, indem er ihn zum Fundament einer demokratischen und pluralistischen Gesellschaft erhebt. Der Aufsatz schließt mit einer Analyse der Rezeption, die dem Film seitens der Fernsehzuschauer und der Presse zuteilwurde.

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