31 octobre 2016
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Jérôme Raimbault, « Reconstituer et reconstruire l’habitat rural après la Première Guerre mondiale : l’exemple des communes de la haute vallée de Munster (1919 - vers 1930) », Revue d’Alsace, ID : 10.4000/alsace.2410
Au cours de la première année de la Grande Guerre, huit des neuf communes implantées en amont de la ville de Munster (Haut-Rhin), situées alors de part et d’autre de la ligne de front, sont anéanties dans des proportions supérieures à 90%. Plus d’une décennie est nécessaire pour mener à terme l’immense chantier de reconstitution de leur territoire et de reconstruction de leur habitat rural. Au sein d’un département nouvellement recouvré par la France, le service de la Reconstitution en Haute-Alsace va œuvrer dès 1919 au dédommagement des sinistrés et au relèvement des ruines. Il est chargé de l’application des lois prises par le gouvernement : loi sur les dommages de guerre (nommée aussi « Charte des sinistrés ») du 17 avril 1919 et loi sur les sociétés coopératives de reconstruction du 15 août 1920. Palliant les défaillances initiales de l’État, ces sociétés vont à partir de 1921 superviser et assurer la grande majorité des travaux de reconstruction des maisons et des fermes, en coordonnant l’activité des hommes de l’art, architectes et entrepreneurs. Cette entreprise d’une ampleur inédite donne la possibilité aux architectes de repenser les formes d’un habitat dont la sobriété est caractéristique de la moyenne montagne vosgienne. Prenant le dessus sur le courant moderniste, le courant régionaliste anime les architectes de la Reconstruction. Ceux-ci font renaître un habitat qui réinvestit les volumes et les distributions anciens et dont la modernité se manifeste par le choix des matériaux.