« Ça se trouve là et personne n’en sait rien »

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5 mars 2020

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Ina Serif, « « Ça se trouve là et personne n’en sait rien » », Revue d’Alsace, ID : 10.4000/alsace.4164


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L’accessibilité des chroniques urbaines, les usages potentiels qui pouvaient en être faits et les types d’utilisateurs ou utilisatrices de ces textes variaient d’une ville à l’autre. Les chroniques officielles, normalement commandées par le Conseil de ville, étaient souvent conservées dans ses archives. L’accès était alors généralement restreint, et le public ne pouvait que de temps à autre jeter un œil sur le codex contenant l’histoire de la cité. Dans certaines villes, des textes historiques étaient lus publiquement lors d’occasions particulières, dans d’autres, des copies d’apparat étaient montrées aux visiteurs de marque. Certains manuscrits étaient cachés et servaient de réservoir (symbolique) de savoir secret pour les dirigeants, alors que d’autres tombaient tout simplement dans l’oubli. La gloire d’une œuvre ne se reflétait pas forcément dans l’usage réel qui était fait d’un manuscrit concret, comme cela semble être le cas pour la chronique de Jakob Twinger von Königshofen, rédigée vers la fin du XIVe siècle. Il existait au XVe siècle un grand nombre de copies de cette chronique à Strasbourg, mais les manuscrits autographes de Twinger, conservés au Frauenhaus, le bâtiment administratif de l’Œuvre Notre-Dame, la fabrique de la cathédrale, n’étaient apparemment pas utilisés, malgré la renommée dont jouissait la chronique parmi les Strasbourgeois s’intéressant à l’histoire. L’article s’interroge sur le contraste entre la connaissance de l’œuvre abstraite et la méconnaissance du manuscrit concret dans la conscience collective. (trad. O.R.)

The accession of city chronicles and their potential use and users in the Late Middle Ages differed from town to town. Official chronicles, usually commissioned by the town’s council, were often deposited in the archives. There the access was rather restricted, and the public only occasionally could get a glimpse of the manuscript that provided the town’s history. In some cities the historical texts were read out loud publicly on special occasions, in others luxury copies of the chronicles were on display only for important visitors. Some manuscripts were hidden, serving as a (symbolic) storage of arcane knowledge for the town’s rulers, others simply got forgotten. The fame of a work did not always correspond with the actual use of a concrete manuscript, as it seems to be the case for the Strasbourg chronicle by Jakob Twinger von Königshofen, composed at the end of the 14th century. Numerous copies of his chronicle existed in 15th century Strasbourg, but his autographs, deposited at the Frauenhaus, the administrative building of the cathedral’s fabric, apparently had no purpose of use, despite a certain reputation that the work clearly had amongst historically interested inhabitants. The opposition between the knowledge of the abstract work and the concrete codex in the public mind will be discussed in the article. (I.S.)

Die Zugänglichkeit von Stadtchroniken und deren potentielle Nutzung und Nutzer*innen im Spätmittelalter unterschieden sich von Stadt zu Stadt. Offizielle Chroniken, normalerweise vom Rat der Stadt in Auftrag gegeben, wurden oftmals im Archiv aufbewahrt. Der Zugang hierzu war meist beschränkt, und die Öffentlichkeit konnte nur von Zeit zu Zeit einen Blick auf den Codex erhaschen, der die Geschichte der Stadt enthielt. In manchen Städten wurden historische Texte zu besonderen Anlässen öffentlich verlesen, in anderen wurden luxuriös ausgestattete Abschriften hochstehenden Besucher*innen gezeigt. Manche Handschriften wurden verborgen und dienten als (symbolischer) Speicherort von arkanem Wissen für die Stadtherrscher, andere gingen schlicht vergessen. Der Ruhm eines Werks fand nicht immer auch Niederschlag in der tatsächlichen Nutzung einer konkreten Handschrift, wie es auch bei der Straßburger Chronik Jakob Twingers von Königshofen, entstanden gegen Ende des 14. Jahrhunderts, der Fall zu sein scheint. Im 15. Jahrhundert existierten zahlreiche Abschriften dieser Chronik in Straßburg, aber Twingers Autographen, die im Frauenhaus, dem Verwaltungsgebäude der Münsterfabrik, aufbewahrt wurden, erfuhren offenbar keine Nutzung, trotz eines gewissen Ansehens, das das Werk unter historisch interessierten Stadtbewohner*innen genoss. Der Gegensatz zwischen dem Wissen um das abstrakte Werk und um die konkrete Handschrift im öffentlichen Bewusstsein wird in diesem Beitrag diskutiert. (I.S.)

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