24 décembre 2020
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Aurore Després, « Le printemps à la portée des gestes. Danser le solo de l’élue dans Le sacre du printemps au XXIe siècle », Ambiances, ID : 10.4000/ambiances.3576
Peu d’œuvres scéniques posent la question climatique et atmosphérique de manière aussi cruciale : après avoir célébré la terre comme pour secouer l’hiver, une communauté acclame « Celle » qui sera in fine sacrifiée pour que le printemps advienne, tel est le drame du Sacre du Printemps (1913) dans lequel convergent toutes les matières de la musique de Stravinski, de la danse de Nijinski et de la scénographie de Roerich. Comment l’élue parviendra-t-elle à retourner la mort qui l’encercle en un geste de naissance afin, qu’en fin, le printemps jaillisse ? Le « printemps » peut-il arriver par des gestes ? Au travers des archives autour du célèbre ballet, notamment la fameuse critique de Jacques Rivière (1913) analysant toute l’atmosphère esthétique du ballet comme un « renoncement à la sauce » ; au travers surtout de la reconstitution historique de la chorégraphie par Dominique Brun intitulée Sacre #2 (2014) et de la danse de l’élue interprétée par Julie Salgues et de ses propres paroles sur ses gestes ; au travers encore de nos réflexions situées au présent d’un printemps 2020 qui ne semble pouvoir advenir, ce texte, analysant les différentes mises en pression jusqu’aux retournements du régime atmosphérique, voudrait contribuer à une théorie des atmosphères qui placerait le concept de geste et celui de geste-milieu, en son centre.