21 février 2017
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alain Pasquier, « Sarcophages et klinai. À propos de la représentation du couple dans l’art grec », Anabases, ID : 10.4000/anabases.5916
À propos des couples sculptés à demi-couchés qui ornent les couvercles des sarcophages étrusques de Cerveteri, conservés respectivement au Louvre et au Musée de la Villa Giulia, on n’a guère tardé à découvrir et à commenter l’influence des modèles grecs. Une telle parenté pouvait naturellement inviter à se demander si les Grecs avaient pratiqué le même genre d’art funéraire. On sait qu’il n’en est rien. Cependant, sous d’autres aspects, les sarcophages grecs ne sont pas rares, de l’âge mycénien jusqu’à la période hellénistique. Durant l’archaïsme, c’est surtout en Grèce de l’est qu’on les rencontre. Mais il en est aussi à Tarente, comme dans la presqu’île de Kertch, un peu plus tard, dans les générations classiques. Quant aux klinai sur lesquelles banquettent les époux de Caeré, elles sont bien présentes dans les images grecques, depuis la céramique géométrique, jusqu’aux tombes macédoniennes, et au sarcophage du monument de Bélévi. Le colloque suscitait aussi une réflexion plus large sur la représentation du couple homme/femme, telle qu’on peut la rencontrer dans l’art grec, et où il est parfois difficile de distinguer divinités et mortels. Le groupe familial archaïque de Généléos, à Samos, est un monument qui fixe bien les rôles. Ce qui apparaît à partir d’une observation rapide, c’est que les Grecs, en général, ne réservent pas à l’épouse le même rang que celui qui est offert à la femme étrusque : la céramique attique à figures rouges en porte témoignage, comme les reliefs grecs votifs et funéraires des périodes archaïque et classique. Toutefois, au milieu d’un grand nombre de scènes purement conventionnelles, certaines stèles funéraires pourraient refléter l’existence de la tendresse échangée par les deux époux.