3 décembre 2018
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Antoine Perrier, « Écrire au réconfort de Dieu. La patrimonialisation des savoirs administratifs des monarchies marocaine et tunisienne sous le Protectorat », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.3910
En instaurant le Protectorat en Tunisie (1881) et au Maroc (1912), les autorités coloniales décident une patrimonialisation des monarchie beylicale et chérifienne. Elles exercent un tri dans les institutions des deux États afin de sélectionner certaines administrations, procédés scripturaires et techniques qui demeurent malgré la rupture coloniale. Cette stratégie de contrôle laisse en réalité aux souverains musulmans et à leurs serviteurs des armes contre la puissance coloniale. À travers deux cas d’étude (les actes de nomination du Sultan et la Cour du Bey), ce patrimoine voulu traditionnel apparaît comme vivant et reformulé selon les circonstances politiques. L’examen de sources arabes met au jour cette forme de résistance qui ne se limite pas aux partis nationalistes et remet en cause les distinctions entre « modernité » et « tradition ».