Dossier : L'inévitable prison

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3 juillet 2019

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Khedidja Adel et al., « Dossier : L'inévitable prison », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.4379


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Avec une majorité d’édifices construits à l’époque coloniale et maintenus en usage après les indépendances, la prison est le panoptique par excellence dans lequel se réfléchissent deux siècles d’histoire du Maghreb. Plus précisément, l’Algérie, colonie de peuplement pendant 132 ans, constituée de trois départements français et marquée par deux longues guerres de conquête (1830-1871) et de décolonisation (1954-1962), offre un terrain d’analyse particulièrement fécond pour comprendre non seulement la similarité dans la différence du système carcéral édifié outre-mer, mais aussi les héritages de ce système après l’indépendance en Algérie comme en France. De fait, la prison fût un outil de domination coloniale, de répression politique et d’exploitation économique. Elle a détenu massivement les colonisés et les indésirables français (militaires ou opposants), femmes ou hommes, au sein d’un réseau carcéral complexe, car englobant de très nombreux sites répressifs transformés en prisons (camps, hôpitaux psychiatriques, casernes, etc.), et mondial, puisqu’incluant dans un même ensemble la colonie, sa métropole, et les bagnes de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie. Elle a aussi été, bien sûr, un foyer de résistances largement réinvesti dans l’Algérie nouvelle. À partir de sources très différentes (enquêtes orales, rapports d’expertises psychiatriques, ego-documents, archives administratives, policières et judiciaires, œuvres d’art, etc.), de regards croisés d’anthropologues et d’historiens, de quelques éléments de comparaison avec la Tunisie, ce dossier montre comment la prison fut omniprésente et à quel point elle hante encore les mémoires. Inévitable, donc. With a majority of buildings erected in the colonial era and maintained in use after independence, prison is the ultimate "Panopticon" with which to reflect two centuries of Maghreb history. Specifically Algeria, a settler colony for 132 years, comprising three French departments and marked by two long wars of conquest (1830-1871) and decolonization (1954-1962), offers a rich field of analysis to understand not only similarities in the different prison system built overseas but also the legacies of this system after independence in Algeria as in France. In fact, the prison was a tool of colonial domination, political repression, and economic exploitation. The colonized and the “undesirable” French (military and opponents), women and men, were detained in massive numbers within a prison network complex that encompasses a vast number of sites of repression transformed into prisons (camps, psychiatric hospitals, barracks, etc.). Globally, the prison grouped together the colony, the metropole, and the penal colonies of French Guyane and New Caledonia. It was also, of course, a place of resistance entirely given over to the new Algeria. From a variety of sources (oral surveys, reports of psychiatric expertise, ego-documents, administrative, police, and judicial archives, works of art, etc.), differing approaches of anthropologists and historians, along with some elements of comparison with Tunisia, this volume shows that prison (this "world apart" as indicated by the title of the collage chosen to illustrate the cover) was omnipresent. It still haunts our memories. Inevitable, then.

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