3 juillet 2019
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Susan Slyomovics, « Des lieux pour un « non-lieu » : Le camp algérien Paul-Cazelles et Hocine Kahouadji, militant FLN », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.4719
Un ensemble d’espaces carcéraux et de pratiques politico-légales ont produit, pendant la guerre d’indépendance algérienne, des Algériens sans droits. Avec le développement de l’incarcération d’Algériens par les autorités françaises à travers un usage continu et dynamique de la loi, de multiples espaces de détention ont de fait ainsi été créés pour accueillir les populations ayant bénéficié de « non-lieux » judiciaires : à défaut de charges suffisantes contre le mis en examen, le juge d’instruction prononçait un « non-lieu », mais, malgré cette décision rendue par le système judiciaire français, de nombreux militants algériens du FLN, arrêtés en France, ont été maintenus en prison dans divers espaces carcéraux et transférés des prisons métropolitaines vers les prisons coloniales en Algérie. Bien que les camps de prisonniers français en Algérie soient divers, nous nous concentrons ici sur le Camp Paul-Cazelles situé à Ain Ousseras, à 195 km au sud d’Alger, à la lumière du témoignage oral de Hocine Kahouadji, militant FLN.