10 décembre 2019
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Naoual Belakhdar, « « L’Indépendance, c’est maintenant ! » Réflexion sur le soulèvement populaire en Algérie », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.5280
Depuis le 22 février 2019, l’Algérie assiste à une mobilisation populaire inédite dans son histoire postcoloniale. Des millions d’Algérien.es, genres, classes, âges, et idéologies confondues, sont sorti.es sur l’ensemble du territoire national pour exprimer leur opposition au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et exiger le départ de tout le système. Si le départ du président de la République, le 2 avril, n’a pas amorcé un processus de transition démocratique, c’est au niveau de la société que se sont opérées les transformations les plus notables. Sur la base d’une recherche de terrain effectuée en mars et avril 2019 à Alger, Annaba et Ouargla, constituée d’observations in situ et d’entretiens formels et informels avec notamment des citoyens ordinaires « devenus révolutionnaires ». Notre recherche, qui puise dans les apports de la sociologie des mouvements sociaux et s’inscrit dans une perspective processuelle, s’intéresse aux transformations à l’œuvre à un niveau infra-politique institutionnelle. Elle se propose de mener une réflexion sur la généalogie de ce soulèvement populaire, ainsi que son lien avec des mobilisations passées. Pour ce faire, nous avons formulé un certain nombre d’interrogations initiales : comment sont nommés ces événements par les citoyens et citoyennes algériennes ? Quels imaginaires sont véhiculés par les slogans et revendications exprimés lors des différents types de mobilisation ? Quelles transformations ont été déclenchées tant au niveau subjectif que collectif ? Et, in fine, à quoi assistons-nous ? Faut-il lire ce mouvement populaire uniquement à partir de l’histoire politique algérienne ou alors en tant que moment d’un cycle enclenché par les dynamiques régionales des révolutions arabes de 2011 ?