10 décembre 2019
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George Joffé, « Can Libya survive as a single State? », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.5771
Depuis la chute du régime du colonel Kadhafi à la fin du mois d’octobre 2011, la survie de l’État libyen est devenue sujette à caution. Les raisons sont multiples : l’effondrement de l’armée à la suite des attaques dirigées par l’OTAN, l’hostilité de la Grande-Bretagne et de la France, le rôle joué par les États du Golfe, la Turquie et l’Égypte, ainsi que la montée de l’extrémisme dans un contexte où la violence privatisée des milices est omniprésente. Tous ces facteurs ont contribué à la quasi-destruction des institutions étatiques. Néanmoins, outre le rôle unificateur joué par la banque centrale et la compagnie pétrolière nationale du pays, la pression en faveur de la préservation de l’État unitaire a été exercée par deux acteurs aux positions diamétralement opposées : d’une part, les Nations unies, qui cherchent à obtenir la rédaction d’une nouvelle Constitution et des élections nationales, et d’autre part, le chef de la principale coalition de milices du pays, Khalifa Haftar, basé à Benghazi et qui cherche désormais à élargir son contrôle autocratique sur la Tripolitaine. Aujourd’hui, la Libye est entraînée dans une guerre par procuration, impliquant, au niveau régional, les Émirats arabes unis et l’Égypte qui s’opposent au Qatar et à la Turquie et plus globalement, la Russie, les États-Unis, la France et l’Italie. Ce faisant, in fine, la victime risque bien d’être l’État libyen !